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WUSU Box, Entrepreneuriat et Marketing
18 août 2018

BIO ou Pas BIO : Quels sont les critères à respecter pour une agriculture et un élevage biologiques

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Aujourd’hui, tous les producteurs Camerounais, ou presque, se réclament Bio. Il est vrai que la majorité de nos producteurs n’exploitent pas d’engrais chimiques et leur préfèrent des produits issus des traditions, avec quelques variantes selon la région et un mix avec des coutumes étrangères. Pourtant, avec la communication occidentale sur les produits Bio (nous avons presque tous le câble et/ou C….+), les appellations Bio sont devenues farfelues parce que le principe est mal compris et qu’il n’existe pas de régulation ni de sensibilisation. En fait, on le confond avec le qualificatif « Naturel », que l'on voit beaucoup sur les jus de fruits par exemple. Et même là vous verrez qu’il y a des critères à prendre en compte. C’est pourquoi, après en avoir discuté avec quelqu’un, je me suis dit qu’il fallait cet article pour que le BIO cesse d’être un concept théorique.

Pour ceux qui veulent se lancer dans l’agribusiness ou l’entrepreneuriat agricole (et il y en a des opportunités dans le secteur), cet article vous permettra de mieux prendre en compte les efforts à fournir, les pôles d’investissement et les avantages de cette « labellisation ». Pour les consommateurs, l’article vous permettra de savoir ce que vous achetez et dissocier le vrai du faux dans le Bio et le Naturel.

 

Ce qu’il faut savoir sur le BIO

Commençons par ce qui est compris par la majeure partie des Camerounais et dans d’autres pays de région subsaharienne. Après tout, quand on regarde les publications sur les réseaux sociaux et certains articles ont se rend compte que la mauvaise compréhension du BIO est assez largement diffusée.

Le Bio pour biologique désigne des produits issus d’une agriculture biologique, c’est-à-dire, sans utilisation d’engrais chimiques ou de produits potentiellement nocifs pour la santé, en vue d’améliorer la croissance des produits. Et là, beaucoup s’arrêtent.

Le BIO c’est faire attention dans l’approvisionnement, la production, le transport, le stockage, la transformation et la mise à disposition auprès des consommateurs, selon le canal et le réseau de distribution retenus.

 

Le Bio dans la production

Que vous soyez dans l'agriculture ou l'élevage il y a certains critères essentiels à prendre en compte.

Production agricole BIO

Si vous êtes agriculteur, ou si vous avez investit dans l’agriculture, pour être BIO vous devez respecter les bases.

  • Pas d'organismes génétiquement modifiés ou OGM. Interdits dans de nombreux pays européens, on les soupçonne de se perdre parfois dans une ou deux plantations. On dit d’elles qu’elles ont un rendement accru mais elles perdent en saveur et qualité nutritionnelle. En plus, personne ne peut vraiment dire jusqu’où peuvent aller les modifications qu’elles entraînent dans note organisme et les effets sur notre santé. Ce qui est sûr c’est que l’accroissement des maladies, des cancers, des malformations et autres anomalies sont liées pour beaucoup à notre alimentation. ;
  • Un terrain propre et protégé de son voisinage. Si vous cultivez sur un terrain qui a été contaminé par des déchets ou si vous reprenez directement un espace de plantation où a été pratiqué l'agriculture avec des produits chimiques alors le sol contaminera votre production. Il doit d'abord s'assainir naturellement. Sinon, cherchez un autre espace et veillez à ce que son voisinage ne soit pas polluant ;
  • pas d’intrants chimique, par extension ce sont les engrais et les fertilisants conçus à base d’éléments synthétiques, d’extraits, d’éléments actifs issus d’une manipulation en laboratoire. Ils passent dans le produit et l’empoisonnent ou le modifient suffisamment pour dégrader son goût et sa valeur nutritive. Les engrais naturels sont issus d’une chimie naturelle assistée. Ce sont les produits organiques issus de la consommation des ménages ou la matière fécale d’animaux qui devient du compost.

Ce sont les bases.

Un Elevage Bio

Le bio ne concernent pas que l’agriculture : Manger Bio ce n’est pas seulement manger du végétal. On parle aussi de l’élevage biologique. C’est par exemple le fait de :

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  • Donner à ses animaux une nourriture sans OGM. Comme pour les humains, la nourriture influence notre organisme et le développement de certaines maladies ou de dysfonctionnements. Si vous consommez de la viande empoisonnée alors vous vous empoisonnez aussi. A petits feu, certes, mais sûrement.
  • Ne pas opérer des modifications génétiques sur ses animaux. Comme pour les plantes on admet des croisements naturels comme la greffe. Dans le cas de l’élevage ce sera plutôt une telle race qui est associée à une telle autre. Mais lorsqu’on commence à parler de fécondation in vitro avec des corrections pour faciliter la création d’une race de poules qui pond plus d’œufs, un bœuf qui a plus de viande, du poisson qui a moins d’arrêtes… alors vous n’êtes clairement plus dans le BIO. La communauté scientifique n’est pas d’accord sur les effets sur le long terme de ces modifications sur notre organisme alors il y a un vide que les laboratoires et de nombreux producteurs exploitent.
  • Laisser les animaux évoluer en liberté. Si vos poules sont enfermées dans des hangars, gavées, privées de leurs becs, entravées de manière à simplement accroître leur rendement avant l’exécution vous êtes hors course.

J’adore le poulet et je me suis toujours demandée si les tortures étaient nécessaires. Alors j’espère bien ouvrir une ferme BIO un jour. Pas pour la protection des poulets, je ne m’envisage pas en végétalienne ou végétarienne, mais pour un meilleur traitement. Après tout, nos ancêtres tuaient juste ce qu’il leur fallait en respectant ce que la nature leur avait octroyé. Si le BIO vous intéresse, alors cette thématique devrait vous interpeller également sans avoir besoin de pointer à la SPA.

 

Le BIO dans la logistique et la transformation

En matière de BIO, tout est dans le suivi. En tant que marque vous DEVEZ retracer le parcours de votre matière première depuis le producteur qui prouve son engagement BIO jusqu’à la phase finale de transformation.

Pour des produits agricoles

Dans un épisode des Experts (hé oui, je parle bien de la série policière Les Experts ou CSI : Las Vegas), une personne est décédée parce depuis des années elle consommait du chocolat directement en provenance de producteurs Camerounais (je ne veux pas dénigrer je ne fais que rapporter) et dont les fèves avaient été empoisonnées dans le transport par les opep qui font la route des marchandises vers les villages. Empoisonnées par les émanations de fumées plus que toxiques à cause du carburant frelaté.

Je sais qu’ils ont exagéré parce que les chances qu’un tel empoisonnement se produise sont largement proches du zéro absolu. Mais cette « attaque » à l’image d’une production nationale ne serait pas possible si on pouvait tracer le parcours du produit. Si pour ces fèves on pouvait montrer que ni durant le transport, ni durant le stockage ou à quelconque moment de leur déplacement, elles n’ont pas été soumises à une quelconque contamination, alors elles peuvent être labellisées BIO. Sinon, on peut au moins prouver qu’elles sont naturelles et qu’elles n’ont pas subies d’altérations faisant d’elles des… bref, vous me comprenez.

Dans le cas des boissons non alcoolisées par exemple, vous pouvez proposer des boissons naturelles et des boissons naturelles BIO. J'explique d'ailleurs dans un précédent article pourquoi il faut Plonger dans les Jus Naturels.

Pour les produits de l’élevage

Une fois la période de l’élevage achevée, pour faire estampiller votre produit « BIO », vous devez aussi considérer les conditions de transport, de stockage, l’abattage et les différents processus de transformation. C’est prendre compte la salubrité, la proximité avec d’autres produits qui peuvent être nocifs, c’est conserver la viande dans les meilleurs conditions pour éviter que des bactéries se développent, que leur dégradations soit prononcée.

 Quand on passe à la transformation des produits agricoles et de l’élevage, Il ne faut que des additifs naturels qui vont certes diminuer le temps de conservation mais garder leur authenticité. Pas d’ajouts de saveurs, de couleurs et de textures artificiels. Dans certains cas, on va mettre du sucre pour gonfler ou faire briller artificiellement le produit. Du sucre BIO je ne dis pas non, mais souvent ce n’est pas le cas ou très souvent ce n’est pas indiqué dans la composition d’un produit. C’est pourquoi il faut lire les étiquettes et de temps en temps taper le nom des composantes de votre produit dans un moteur de recherche.

 

Je pourrais aussi conseiller de vous rapprocher des organismes qui définissent les normes et les associations de protection des consommateurs au Cameroun. Mais il y a un tel flou dans l’activité et le contrôle de ces structures qu’au final on ne peut s'en remettre à elle que pour connaître la loi et la réglementation en vigueur.

Il y aurait beaucoup à dire sur le BIO mais pour cet article je pose mon clavier ici (avec stylo ça sonne mieux mais c’est inadapté). Si le sujet vous intéresse posez des questions en commentaires ici, ou sur la page Facebook de WUSU. Si vous voulez vous lancer et vous avez besoin de plus d’infos n’hésitez pas à me contacter. En attendant, faites vos propres recherches, discutez avec des professionnels en ligne ou en live, intégrez des forums de producteurs et autres professionnels au Cameroun, en Afrique et dans le reste du monde.

 

Winnie NDJOCK


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