Devenir entrepreneur sans lancer de startup, le réel pari de l'entrepreneuriat

La première erreur qui a été commise avec le développement des start-up en Afrique francophone a été de vouloir absolument reproduire le modèle américain de la Sillicon Valley. Les défendeurs de ce modèle ont souhaité l’implanté en gommant les nombreuses différences de cultures, de styles de vie, d’habitudes de consommation et d’accès à des ressources. Ces différents éléments qui ont optimisé le modèle de la Sillicon Valley ne sont pas  présents chez nous dans les mêmes combinaisons et avec les mêmes valeurs. Les pays d'Afrique anglophone ont mieux réuss cette intégration du fait de leur éducation. ils partagent le même fonctionnement et c'est plus logiquement qu'ils se retrouvent dans ces pays quand ils veulent étudier ou travailler à l'extérieur. Pour faire un juste parallèle, il suffit de considérer le succès de certaines start-up dans les pays anglophones en Afrique comme le Nigeria, le Kenya et l’Afrique du Sud.

L'entrepreneuriat en Afrique francophone a un problème d'éducation à l'auto-détermination

En discutant avec une responsable d’un groupe international spécialisé dans l’éducation à l’entrepreneuriat et au leadership, elle m’expliquait que les pays francophones d’Afrique ont été volontairement évincés du programme d’expansion du groupe. Et ceci parce qu’ils ont une mauvaise préparation à l’entrepreneuriat. Ils ont tout de même choisi de s’implanter au Gabon, qui affiche une meilleure santé entrepreneuriale que ses voisins. Comme le prouve sa bonne place dans le Global Entrepreneurship Index 2018.

Est-ce dans ce cas le modèle de l’entrepreneuriat en France est mauvais ? Il n’est pas parfait mais il est sûrement mieux structuré avec un accompagnement global et des incitations multiples ; ce que nos aspirants entrepreneurs ne comprennent pas. Dans les bases de la culture de la start-up, voici ce qui ne colle pas : la formation, la compréhension de la notion de start-up et de son accompagnement.

Mieux se former et mieux se préparer avant de se lancer dans une carrière professionnelle

J'ai rédigé de nombreux articles sur le sujet et lors de mes interventions publiques j'essaie de le mettre en avant. Entre les fausses croyances propagées par le storytelling biaisé de certains startuppers africains et les réalités du pays il y a un gouffre. Beaucoup interprètent les conseils comme une tentative de détournement, ce qui n'arrange rien. i vous souhaitez vous lancer dans un projet ne cherchez pas uniquement la compagnie de ceux qui vous acclament et vont dans le même sens que vous. C'est une erreur car ils ne sont pas représentatifs du public.

Vous n'êtes pas obligé de lancer une start-up pour être un porteur de solutions. Laissez ceux qui ont des complexes de supériorité (ou d'infériorité) le dire. Vous avez une solution rentable ? Vous avez déjà plus de valeur que celui qui est un startupper qui vit des prix, concours et multiples levées de fonds consciencieusement détournées.

Winnie Beyeme Ndjock