Résilience et Evolution : Intégrer le changement dans ses projets pour mieux avancer

On parle beaucoup de transformation digitale, d’évolution, de modernisme… tout cela pour parler de changement. Le changement n’est pas une chose facile à aborder et il est facile d’y trouver des oppositions, quand bien même le changement est positif pour le groupe.

Cet article parle de résilience parce que c'est la première condition pour évoluer. Au début le terme n'était utilisée qu'en physique mais les auteurs l'ont récupéré pour parler de cette absolue nécessité d'adaptation et de préservation afin de survivre et de s'améliorer. Je suis donc plus dans le sens du développement personnel. Et dans un monde en perpétuel mouvement il faut parler du changement au niveau privé et au niveau professionnel.

Pourquoi parler de changement ?

Sur les réseaux sociaux il est courant de voir des publications du style « ne parle pas de tes projets à ta famille et à ton entourage, ils n’y comprennent rien » ; « les employés ne savent pas où tu vas, c’est toi seul qui peut mener ton projet et avoir la motivation nécessaire pour le faire réussir ».

Des variantes dans ce mauvais goût là. Pour avoir eu à parler souvent de mes projets avec des membres de ma famille, pour avoir discuté d’innovations avec des collègues et des employeurs, ou gérer des changements de voie avec mon mari, je sais que le changement n’est pas perçu par les autres à la même vitesse que vous et de la même manière. Tant mieux.

Devoir se mettre à l’écart de l’avis des autres ne vaut apparemment que pour ceux qui ont des commentaires négatifs. Il ne faut pas craindre les critiques et les questions. Parfois, le seul fait de dire une chose tout haut, et d’entendre les éléments prononcés par quelqu’un d’autre vous permet de vous rendre compte de failles dans votre projet. 

Le changement entraîne des réactions qui évoluent avec le temps

Il existe un modèle présentant les étapes du changement. Le modèle de base a été défini par Kübler Ross sur les phases du deuil et il a ensuite et été adapté pour les réactions face à un changement car il donne justement cette "impression" de perte. Je vous épargne le discours technique. Ce qu’il faut retenir c’est que le changement est perçu différent au niveau individuel et au niveau collectif.

Une chose qui reste commune c’est que la/les personnes à qui vous vous adressez vont d’abord être dans le déni ; plus le changement est radical et important plus la réaction de déni sera importante.

Donc si vous faisiez des études de médecine et vous vous arrêtez l’année précédant votre sortie, vous ne pouvez pas en vouloir à vos parents de ne pas sauter de joie en vous disant qu’ils vous suivront quelle que soit votre décision. Quand on est plus jeune, on se dit qu’on sera un parent super cool. En devenant parent, on se rend compte que nous éduquons toujours nos enfants selon nos propres valeurs et selon notre perception du monde.

De nombreux entrepreneurs produisent le même processus en entreprise, avec leurs collaborateurs et leurs partenaires. Vous pensez à des changements, tranquille dans votre coin, et vous les annoncez sans vous soucier de ce que cela va impliquer dans la vie personnelle et professionnelle de vos collaborateurs. Comment espérer qu’il n’y aura pas de la résistance ?

Ne laissez pas le conflit s’installer dans le groupe

Dans la famille ou dans l’entreprise c’est le risque quand le changement est mal géré ; dans tous les cas il y aura conflit. Toutefois, leur ampleur peut réellement varier si vous arriver à empêcher un embrasement. Dans le cas de la famille, il est toujours préférable d’anticiper les sources de conflits. C’est plus facile puisque vous connaissez ces personnes et leurs motivations (a priori).

Quand mon père a voulu que je fasse du droit il a fallu que je lui dresse un plan de carrière démontrant qu’en faisant plutôt des études commerciales je deviendrais une gestionnaire capable de mener à bien les affaires de la famille et de lancer des business. Je n’avais que 18ans mais j’y avais déjà assez réfléchi en observant certains membres de la famille et en discutant avec eux de leurs échecs et de leurs manquements. Les trois premières années, mon père m’a relancée sur le droit mais mon plan de carrière se précisait alors il a laissé tomber. Heureusement parce que le droit dans ce pays aurait fini par me pousser à la dépression.

Par contre, il y aura conflit si vous souhaitez faire valoir vos droits sans considérer vos devoirs. C’est le cas dans le privé comme dans le professionnel. Si une personne vous parle de ses projets pour vous et que vous les acceptez sans être d’accord, la moindre des choses c’est de prévoir un plan de sortie. Si vous vous engagez dans des études de médecine alors que vous souhaitez être musicien, soit vous vous retirez assez vite, en ayant travaillé à côté pour la réalisation de votre réelle passion, soit vous attendez d’avoir compléter cet objectif imposé pour vous lancer vers autre chose. Votre diplôme acquis reste valable. Un argument à mettre en avant auprès de vos parents en leur annonçant que vous allez d’abord suivre une autre voie. Vous aiderez votre interlocuteur à passer l'étape de la négociation.

Vers l’acceptation du changement par les résultats

Cette négociation plongera votre entourage dans cet état d’attente angoissée face à un avenir incertain mais grâce à cette préparation vous pourrez aller vers l’acceptation à travers les résultats obtenus. Dans une entreprise, les résultats sont obtenus en groupe. Dans la famille on peut obtenir au début un soutien modéré de sa famille. N’exigez pas la lune de la part de ceux dont vous avez rejeté les conseils et avis.

J’ai souvent demandé à des personnes hostiles qu’à défaut de m’accompagner, qu’elles ne soient pas nuisibles à mon projet. Et si vous atteignez un certain objectif, alors qu’elles vous donnent un coup de main. Parfois les membres de votre famille ou vos collaborateurs vous lâchent. Dans le cas de la famille comme des collaborateurs je ne vous encouragerais jamais à couper les ponts tout de suite et totalement.

Sauf lorsque vous identifiez des adversaires et non plus des observateurs sceptiques. Si une personne agit de manière directe contre vous alors cette personne devrait être écartée. Les autres en observant les résultats et en y participant en deviendront aussi les porteurs.

Il y a beaucoup à dire sur le changement et je vous conseillerai de lire des ouvrages sur le sujet et de l’expérimenter dans différents aspects de votre vie. Dites-vous également que parfois vous êtes cet observateur sceptique pour les projets d’un autre, voire cet adversaire.

Winnie BEYEME NDJOCK